NOTRE HISTOIRE

 

La SOCIR, fruit de la collaboration avec le Gouvernement Italien, est née de la volonté du gouvernement de la République Démocratique du Congo de développer l’industrie pétrolière dans le but de stimuler le développement économique du pays.

Cette volonté a été concrétisée par la signature d’une convention le13 janvier 1963 entre l´Etat congolais représenté par Monsieur CYRILLE ADOUALA, le Premier ministredu gouvernement, et par Monsieur JACQUES MASSA, ministre du plan et de la coordination,d’une part, et l’ANIC, filiale du groupe ENI (Ente Nationale Idrocarbure),représenté par Monsieur Eugenio CEFIS en sa qualité de président duconseil d’administration, d’autre part. L’ENI est la société d’Etat italien quis’occupe des activités pétrolières.

 

 

La convention portait sur la création d’une Société qui construira et exploitera au Congo une raffinerie de pétrole brut en vue de la production de carburants, de combustibles liquides et liquides liquéfiés d’une capacité de traitement de 600.000 T/an de brut. En 1967, la capacité sera portée à 750.000 T/an.

 

Le capital de la société a été souscrit paritairement à raison de 50 % par l’Etat congolais et de 50 % par l’ANIC. Il convient de noter qu’en 1980, l’ANIC a transferé ses parts à l’Agip Petroli, autre filiale de l’ENI. A partir de 1982, l’Agip Petroli s.p.a. a, à son tour, transféré ses parts à Agip Petroli International B.V., également filiale de l’Eni.

 

La Société dénommée d’abord SOCIR (Société Congolo-Italien de Raffinage), deviendra SOZIR (Société Zairo-Italien de Raffinage) après la débaptisation du nom du pays, et reprendra ensuite sa dénomination originelle après le changement de régime du 17 mai 1977.

Au début du projet, les investissements nécessaires à la construction et à la mise en marche de la Raffinerie à sa capacité initiale de 600.000 T/an ont été évalués approximativement à12.700.000 Usd de l’époque. Ce montant ne comprenait pas les investissements nécessaires pour les autres équipements à l’extérieur du périmètre de la Raffinerie. Actuellement la valeur comptable des investissements réalisés dépasse 32.000.000 Usd (valeur d’origine).

Aux termes de la convention tenue le 13 janvier 1963, les initiateurs du projet avaient décidé de choisir les sources d’approvisionnement de la raffinerie dans l’ordre suivant :

 

  • Pétrole brut de densité moyenne, à repérer.
  • Pétrole brut congolais, dans le cas de découverte de gisement pétroliers dans le pays, pourvu que ses caractéristiques permettent d’obtenir des produits pétroliers à des conditions économiques et compétitives.

La convention stipulait également que la production de la Raffinerie était destinée à satisfaire en priorité les besoins du marché intérieur congolais.

Acet effet, l’État congolais s’engageait d’une part, à garantir l’exclusivité dumarché intérieur à la production de la SOCIR et d’autre part, à n’accorderaucune licence pour l’importation de produits raffinés d’origine et de provenanceétrangères ayant les mêmes caractéristiques ou des caractéristiques similairesaux produits issus de la Raffinerie aussi longtemps et dans la mesure où laproduction de la Raffinerie sera suffisante pour couvrir les exigences dumarché intérieur.

Le 6 mars 1963, une ordonnance-loi signée par le chef de l’État a consacré la création de la société, dont la pose de la première pierre interviendra le 26 septembre 1963.

Les travaux proprement dits débuteront en juillet 1964 pour prendre fin le 26 novembre 1967.

Après une courte période des travaux et de mise au point, la raffinerie a été mise en marche le 12 janvier 1968.

À partir du 6 avril 1968, la SOCIR signera son premier contrat de façonnage avec les sociétés de distribution de produits pétroliers installées au pays, FINA, SHELL, TEXACO, MOBIL regroupées au sein de la Socopétrole. Par ce contrat, la SOCIR s’engageait à raffiner le pétrole brut importé par ces sociétés et leur restituer les produits finis moyennant le paiement d’une rétribution.

Le 10 janvier, aux termes de l’ordonnance-loi n° 71-012 réorganisant le secteur pétrolier, il fut créé une société d’État, Pétro-Zaïre (Pétro-Congo) à laquelle fut confié l’ensemble des activités des sociétés commerciales.

Pétro-Zaire devenait ainsi l’unique partenaire avec lequel la SOZIR (SOCIR) va conclure un contrat de façonnage d’une durée de cinq ans. À partir de 1977, les activités allaient connaitre un fléchissement continu sous deux raisons :

  • La première est due au second choc pétrolier de 1979 qui bouleversera toutes les données du marché. En effet, les prix des produits finis étaient devenus plus favorables que le raffinage du brut, à cause des excédents de capacité de raffinage dans le monde.
  • Il y a ensuite le bas niveau des fonds de roulement dont disposait Pétro-Congo, qui la mettait dans l’impossibilité de fournir le pétrole à façonner. En raison de l’insuffisance des moyens financiers, Pétro-Congo privilégiait des achats réduits et fréquents de petites quantités de produits finis qui permettaient un moindre engagement financier.

En 1987, le Gouvernement Congolais conclut de nouveaux accords de façonnage avec la société américaine Chevron. Malheureusement, ce contrat a connu une exécution difficile notamment en raison du fait que le Comité d’Achats des produits pétroliers favorisera l’importation des produits finis en droiture.

De cet aperçu historique, il convient de relever que l’inversion des tendances dans le niveau de couverture par Socir des besoins du pays est certes la conséquence de la politique d’importation systématique des produits raffinés, sur base d’une comparaison des prix qui ne tient pas compte de tous les paramètres, mais elle est aussi la résultante d’une conjugaison d’autres facteurs exogènes à la gestion de la SOCIR.

Il s’agit notamment de l’évolution de prix du brut sur le marché international et du resserrement de la trésorerie qui a caractérisé deux périodes successives :

  • de 1990 à 1993, la SOCIR était victime du paiement tardif des rémunérations sur la structure des prix des produits pétroliers par les multinationales commerciales chargées de collecter à partir de leurs pompes. Avant perception par SOCIR, ces rémunérations avaient le temps de subir une dépréciation de plus de 70 % mensuellement.
  • de 1992 à 1993, c’est la crise du système bancaire qui perturbe à son tour gravement les finances de la société. Alors que les multinationales percevaient en espèces à la pompe, elles effectuaient tout paiement à la SOCIR par chèque à un moment où les banques ne disposaient pas de liquidités suffisantes. La SOCIR était ainsi placée dans l’impossibilité d’assurer les importations des pièces de rechange essentielles à la Raffinerie, de renouveler l’outil et d’effectuer les entretiens indispensables à tout outil de production.

Depuis le mois de mai 1994, la Socir ne raffine plus, faute de brut. Cependant, elle a continué à exécuter avec rigueur les autres missions prévues par la convention passée entre l’État congolais et l’Agip et consignées dans son statut. Il faut ajouter que la Socir prévoit de reprendre le raffinage dans un cadre économique renouvelé.

Par raffinage, il faut entendre la séparation et la transformation à partir d’une matière première appelée  » pétrole brut  » en produits utilisables pour les principaux débouchés: produit de force motrice (carburants), chauffage, pétrochimie, construction de routes, graissage etc.…
L’activité transport qui permet notamment au Congo d’être ravitaillé en produits finis même en l’absence d’activité de raffinage, consiste en l’allègement et le déchargement des pétroliers qui jettent l’ancre à l’embouchure sur le fleuve.

A partir de cet endroit, la Socir, à l’aide de ses cinq remorqueurs-pousseurs et ses 5 allèges (chaland s ou barges) de 2000 m3 de capacité chacune, procède au déchargement en effectuant la navette entre le pétrolier et la jetée, d’où les produits sont refoulés à la Raffinerie pour être stockés et ultérieurement traités. Le cas échéant, ils sont acheminés à Matadi aux terminaux pétroliers.